Au cœur de la Fête du Blé et du Pain

„Solstices“: une épopée à la gloire du pain

Du 15 au 26 août 2018, le bourg vaudois d’Echallens célèbre l’agriculture, la meunerie et la boulangerie avec un spectacle magique aux valeurs actuelles et universelles. Récit de cette épopée et des activités qui animent la région pendant 10 jours.

Un grand spectacle médiéval fantastique

Yeux rouges lumineux, grande bouche crachant des flammes et de la fumée, voix caverneuse : le dragon est le clou du spectacle « Solstices ». Devant moi, les enfants se cachent dans les bras de leurs parents, eux aussi impressionnés par ce géant suspendu à une grue de 42 m de hauteur. Tout comme moi, les spectateurs de 7 à 77 ans se sont laissés entrainer durant deux heures dans cette histoire imaginée, écrite et jouée par quatre jeunes artistes talentueux de la région. Avec cœur et authenticité, ils réussissent à faire de la genèse du pain une épopée féerique peuplée de trolls, d’esprits, de nymphes, de génies et du fameux dragon. Autour d’eux, plus de 800 chanteurs, comédiens, figurants et techniciens « de l’ombre ». Une quinzaine de morceaux composés par l’occasion et interprétés par un chœur et par les musiciens de l’Harmonie municipale de la Lyre d’Echallens rythment ce conte narré par un grand-père à sa petite-fille. La toile de fond s’inspire de faits réels : la famine subie au Moyen Âge par les habitants d’Echallens, alors sous la domination des seigneurs de Montfaucon. Après que les flammes du dragon aient cuit le pain qui nourrira la région pour les siècles à venir, spectateurs et acteurs quittent l’arène de 5’000 places sous une salve d’applaudissements.

Les personnages principaux du spectacle « Solstices » © Jean-Guy Python

Une fête totale

Avec une dernière lueur de feu d’artifice dans les yeux et un air de fête dans la tête, je me dirige vers la place de la Gare d’Echallens, l’un des trois lieux de rencontre de la Fête du Blé et du Pain. Proche d’une scène « pieds dans le sable » et autour d’un bar abrité et convivial, c’est l’occasion de reparler du spectacle « Solstices ». Tout le monde est séduit par la trame aux accents régionaux, alors que certains apprécient particulièrement l’idée d’y avoir ajouté un côté fantastique. Tous reconnaissent l’immense travail de création des décors, des costumes, des effets spéciaux et l’engagement des bénévoles. Dans tout le bourg, on croise ces fameux « Volon’terres ». Le sourire aux lèvres, ils sont visiblement fiers de leur fête. À la place de la Gare, mais également sur celles du château et de l’Hôtel de Ville, concerts, stands, animations et ateliers se succèdent jusqu’au 26 août. Visible jusqu’à la mi-septembre, la « Promenade des Sculpteurs » relie les différents sites avec des œuvres en écho à « Solstices ». Au total, plus de 150 activités – gratuites pour la plupart – dynamisent les 10 jours de la manifestation.

Scène spécialement montée pour la Fête du Blé et du Pain à la place de la Gare et la place du château d’Echallens © Anick Goumaz

À la gloire du pain

Fil rouge du spectacle, le pain est aussi le thème principal des animations gratuites. Sur la place de l’Hôtel de Ville, une exposition interactive intitulée « Le monde fascinant des céréales et du pain » répond aux questions fréquentes que le public se pose sur cette recette ancestrale. Quant aux enfants, ils se mettent dans la peau d’un meunier, puis d’un boulanger habillé comme il se doit, avec tablier et chapeau. Juste à côté, à la Maison du Blé et du Pain, l’exposition temporaire s’interroge sur « Le pain de demain ». Si la recette du pain ne disparaitra jamais, la technologie, la concurrence, la robotisation et le développement durable sont quelques-uns des défis que les professionnels de la filière doivent relever. Ils sauront sans doute s’inspirer de l’alchimiste Aurore, de l’inventeur Lancelin et du guerrier Baral, personnages principaux du spectacle « Solstices » et de leur audace dans leur quête du meilleur pain à partager.

Avec cœur et authenticité, ils réussissent à faire de la genèse du pain une épopée féerique peuplée de trolls, d’esprits, de nymphes, de génies et du fameux dragon. © Jean-Guy Python