Entretien avec

Interview

Romeo Sciaranetti: «Nous ne cultivons pas le romantisme industriel»

Interview avec Romeo Sciaranetti, directeur de Swissmill

Robert Wildi

Romeo Sciaranetti
Monsieur Sciaranetti, quelle est l’importance du nouveau grenier de Swissmill pour Zurich et ses habitants?
Grâce à ce projet de grenier, beaucoup de Zurichoises et de Zurichois savent désormais qu’il y a un moulin dans leur ville. Et ils sont peut-être étonnés de découvrir que nous fabriquons plus de 100 sortes de farines, de semoules et de flocons destinés à être transformés en produits alimentaires tels que le pain, la tresse du dimanche, les céréales du petit-déjeuner, les pâtes, les barres énergétiques, les biscuits et bien d’autres choses encore.

Que répondez-vous aux personnes qui estiment que ce grenier n’est qu’un affreux bloc de béton?
Notre silo à céréales s’intègre bien dans le quartier très diversifié de Zurich-West. Autour de la place Escher-Wyss-Platz, la ville de Zurich démontre que résidences modernes, prestataires de services, lieux culturels, commerces et autres entreprises peuvent cohabiter à merveille. Et il ne faut pas oublier que les moulins tournent ici, au bord de la Limmat, depuis 1843.

Ce grenier est donc un trésor architectural et culturel?
Je n’irais pas jusque-là car nous ne cultivons pas le romantisme industriel. Swissmill est une entreprise à la pointe de la modernité, qui poursuit des objectifs économiques. Ce grenier est un bâtiment fonctionnel et non un lieu de prestige. C’est pour cela qu’on l’appelle grenier et qu’il n’a pas reçu une appellation du genre «Swissmill Tower».