Une image forte pour une consommation en baisse
L’enquête menée auprès de plus de 1000 Suisses par l’association «Pain Suisse», en collaboration avec l’institut de recherche LINK, a examiné le comportement d’achat et de consommation de la population, de même que sa perception du pain suisse.
Une bonne et une moins bonne nouvelle sont ressorties de l’enquête «Pain Suisse Etat des lieux 2016», dans le cadre de laquelle 1036 personnes âgées de 18 à 79 ans ont été interrogées en septembre dernier, dans toute la Suisse. Commençons par la bonne: Pour une grande majorité de la population, le pain suisse jouit d’une très bonne image et est associé aux notions de fraîcheur, qualité, saveur et croustillant. L’étude-panel mandatée par Pain Suisse fait également un constat décevant: La consommation de pain en Suisse enregistre une tendance à la baisse, toutes variétés confondues. Avec une moyenne de 22 pour cent, ce recul n’est pas négligeable. Selon l’estimation subjective des personnes interrogées, cette valeur s’explique par une consommation réduite de pain au cours des deux dernières années. Les catégories les plus touchées sont la tresse et les petits pains: pour ces produits, c’est la tranche des 45 à 79 ans qui a le plus réduit sa consommation. Le même schéma se dessine avec les croissants. Ce genre d’évaluation ne permet toutefois pas de tirer des conclusions sur les quantités réellement consommées.
Pour les ménages suisses, se passer de pain reste inconcevable. Pas moins de 99 pour cent des personnes interrogées dans le cadre du panel consomment régulièrement du pain, en particulier le matin au petit déjeuner et le soir au souper. Pour les trois quarts des participants, le pain est un aliment de base important. Par ailleurs, plus de la moitié des personnes interrogées estiment qu’il est une source d’énergie naturelle fournissant des sucres lents. Cependant, il est moins souvent mis en rapport avec des thèmes de santé; seulement 28 pour cent des personnes interrogées pensent que la consommation de pain apporte une contribution importante à la santé. Près de la moitié (46%) considère tout de même que le pain aide à la digestion.
Aperçu du pain: Fréquence de consommation selon les produits – Les données se réfèrent uniquement aux pains et produits de boulangerie non transformés, par exemple excl. Sandwich.
Oui à plus de «Swissness» sur le marché
La proportion de pain suisse dans la consommation totale de pain est estimée à 90 pour cent par les personnes interrogées. La qualité des pains fabriqués localement est jugée «très positive» par 83 pour cent. C’est pourquoi 61 pour cent des participants «recommanderaient certainement» le pain suisse, tout d’abord en raison de son bon goût.
Malgré cette haute estime du pain suisse, seule la moitié des personnes interrogées pensent que le pain suisse est véritablement fabriqué à 100 pour cent sur place et principalement à partir d’ingrédients locaux. Pour la plupart, ceci s’explique par le fait que la provenance du pain suisse n’est pas suffisamment indiquée sur les emballages et commercialisée comme telle dans les points de vente. Près de deux tiers des personnes interrogées (64%) ont affirmé n’avoir encore jamais vu de publicité pour le «pain suisse». De toute évidence, il existe ici un retard à combler. L’aspect «Swissness» est en effet un critère d’achat essentiel, surtout pour les produits les plus souvent consommés comme le pain, la tresse et les petits pains.
Aperçu du marché: Critères d’achat du pain
Les céréales complètes, un atout de poids
Les consommateurs n’ont pas tous le même sens critique vis-à-vis du pain. L’enquête a permis de catégoriser le comportement de consommation et d’achat en trois types de consommateurs: les flexibles, les conscients et les indifférents. Les consommateurs flexibles apprécient le pain frais et alternent entre pain blanc et pain complet. Ils achètent surtout dans le commerce de détail. Pour les mordus du pain de type «conscients», une journée sans pain est inconcevable. Ils sont plus sélectifs et font particulièrement attention à la provenance et à la composition du pain. Si celui-ci est fabriqué en Suisse, ils sont prêts à payer un prix plus élevé chez le boulanger ou dans les magasins de diététique. Près de la moitié des «conscients» (46%) achètent souvent des produits bio. Parmi eux, plus d’un tiers (37%) font régulièrement leur pain eux-mêmes. Ce comportement ne se retrouve par contre que chez un consommateur sur dix de la catégorie «indifférents». Ce dernier mange du pain, mais ne lui accorde pas une grande importance et en achète parfois dans le commerce de détail, parfois en boulangerie. Toutefois, cette catégorie s’intéresse également à une alimentation équilibrée et privilégie le pain complet.
Les céréales complètes sont à la mode en Suisse. Pour la préparation de pains traditionnels, la moitié des personnes interrogées privilégient la farine complète. Juste derrière se situe la farine bise (48%), puis à la troisième place la farine mi-blanche avec un certain écart (24%). La farine complète est également privilégiée par la plupart des consommateurs (38%) pour la confection de petits pains, tandis qu’ils préfèrent la farine blanche pour la tresse (44%).
Pain Suisse: Ont vu la pub
La fraîcheur, un critère indispensable
Les trois catégories de consommateurs (flexibles, conscients et indifférents) ont un point commun: Leur critère d’achat absolu est la «fraîcheur» du pain, critère récurrent pour 90% de interrogés. Bon nombre exigent du pain frais même dans le commerce de détail. Si l’on considère le nombre total de personnes interrogées, la Migros, avec 37% de ventes nationales, est le numéro 1 dans la distribution de pain suisse. Les boulangeries suivent avec 31%, puis la coop avec 18%.